Le Premier “ordinateur vivant” à partir de tissus cérébraux humains réalisé en Suède
L’annonce de la création du premier “ordinateur vivant” par une équipe de scientifiques suédois marque une avancée majeure dans la convergence entre biologie et technologie. Utilisant des tissus cérébraux humains, ces chercheurs ont réussi à créer un système informatique qui pourrait changer notre compréhension de l’intelligence artificielle (IA) et de l’informatique. Contrairement aux ordinateurs classiques, qui dépendent de circuits imprimés et de puces de silicium, cet ordinateur biologique intègre des cellules humaines capables de traiter et de stocker des informations de manière organique.
Un pas en avant dans l’hybridation homme-machine
L’idée derrière cette innovation repose sur la capacité des neurones humains à effectuer des calculs complexes et à s’adapter en temps réel, une caractéristique que les ordinateurs traditionnels peinent à reproduire. Les chercheurs ont exploité cette plasticité neuronale pour développer un système hybride, où l’électronique et la biologie coexistent et interagissent. En combinant des tissus cérébraux avec des composants électroniques, ils ont franchi une étape cruciale vers la création de machines capables d’apprendre et d’évoluer de manière autonome, en s’adaptant continuellement à de nouvelles informations.
Comparés aux meilleurs ordinateurs actuels, tels que le Hewlett Packard Enterprise Frontier, ces systèmes biologiques se distinguent par leur efficacité énergétique exceptionnelle. Alors qu’un cerveau humain, à vitesse égale et avec 1 000 fois plus de mémoire, utilise entre 10 et 20 watts, un ordinateur de pointe comme le Frontier en consomme 21 mégawatts, soit un million de watts par mégawatt. Cette différence souligne le potentiel des ordinateurs biologiques à révolutionner l’informatique en offrant une puissance de calcul supérieure tout en étant extrêmement économe en énergie.
Le développement de cette machine vivante est le fruit des efforts des scientifiques de FinalSpark, une entreprise spécialisée dans les réseaux neuronaux biologiques. Dr Fred Jordan, co-CEO de FinalSpark, a déclaré que bien que l’idée d’une telle technologie soit courante dans la science-fiction, elle est encore peu explorée dans la recherche scientifique réelle. Selon lui, ce projet représente l’une des premières tentatives sérieuses d’intégrer pleinement des systèmes biologiques dans le monde de l’informatique.
Le potentiel des ordinateurs biologiques
Les implications potentielles de cette technologie sont vastes. D’un point de vue médical, ces ordinateurs vivants pourraient être utilisés pour simuler des conditions neurologiques, offrant ainsi une plateforme pour tester de nouveaux traitements dans des environnements contrôlés. De plus, l’IA pourrait bénéficier de cette avancée en termes de capacités d’apprentissage, rendant les machines plus intuitives et capables de décisions complexes, basées sur des expériences passées plutôt que sur une simple programmation algébrique.
Cependant, ce progrès soulève aussi d’importants défis éthiques. L’utilisation de tissus humains dans des systèmes informatiques pose la question de la conscience et de l’identité. À quel moment un système biologique devient-il suffisamment complexe pour être considéré comme conscient? De plus, les questions sur les droits des individus dont les cellules sont utilisées, ainsi que sur les risques d’usage abusif de cette technologie, ne peuvent être ignorées. Les scientifiques et les régulateurs devront collaborer étroitement pour définir les limites et les protections nécessaires dans l’usage de ces technologies.
En conclusion, la création du premier “ordinateur vivant” par des chercheurs suédois est une avancée prometteuse qui pourrait transformer la manière dont nous concevons et utilisons les technologies. Cependant, elle doit être abordée avec prudence, en tenant compte des implications éthiques et sociales de ce nouveau terrain inexploré. Cette innovation pourrait bien représenter le début d’une nouvelle ère où l’intelligence artificielle et les capacités biologiques fusionnent pour créer des systèmes d’une complexité sans précédent.